Chroniques de Har Megiddo
Mike Bergham
Volume I - Le Lien
Volume I - Le Lien
Chroniques de Har Megiddo
Mike Bergham
Le monde approche de la catastrophe...pourront-ils y faire face ?
Deux étudiants de l'Université d'Harvard apprennent à maitriser le pouvoir de lire les âmes.
Nicholas et Jaelh Bergham, liés par un lien de parenté, inséparables, et pourtant tout à fait différents, découvrent le pouvoir du Lien, alors qu'ils mènent leurs études de droit à l'Université de Harvard, en 1992.
Nicholas est fantasque, brillant, et souvent même vulgaire. Jaelh est posé et réfléchi.
Ils peuvent lire au plus profond de chacun de leurs interlocuteurs. Ils décodent l'âme des êtres humains qui les entoure. Mensonge, dissimulation, désir, envie, jalousie, rien ne leur échappe.
Ils s'en amusent et jusque là, ils abordent cette capacité avec insouciance.
Mais, au beau milieu de leur quatrième année de droit, ils découvrent un message de leur grand-père et mentor, David Bergham, décédé quelques années auparavant, leur demandant de se rendre dans la vieille bâtisse familiale. Là, ils apprendront ce qui attend le monde et y chercheront leur place.
30 avril 2134
Je ne suis pas l’auteur des Chroniques de Har Megiddo, même si mon patronyme y apparaît en première page. Je préfère être limpide à ce sujet et ne pas causer le moindre malentendu. Formellement, et pour résumer ce qui va suivre, j’ai compilé les textes de Jaelh et Nicholas Bergham, cousins de leur état, qui ont décrit une histoire, leur histoire, il y a près de 150 ans. J’ai mis 5 longues années à ordonner la production des années 1991 et 1992 par exemple, tant les sources se trouvaient éparpillées, raturées et annotées.
Il arrive parfois qu’on demande à une plume plus aiguisée que la sienne de prendre à sa charge le travail de conception littéraire. Mais ce n’est pas ce que j’ai fait ici.
À l’occasion de la restitution d’un local de stockage à la Confédération des Survivants, il m’a été demandé si je souhaitais me débarrasser de quelques boîtes métalliques à température et hygrométrie contrôlées, appartenant à ma famille, du moins ce qu’il en reste. Je n’avais jamais eu connaissance de leur existence, et, par simple curiosité, je les ai ouvertes, sans la moindre idée de leur contenu. Rien ne cause autant de surprises que la vie elle-même, selon le vieil adage, et alors que je n’attendais rien de mon examen, ce que j’y ai trouvé a bouleversé ma vie à jamais. Ces boîtes renfermaient des documents remontant, pour certains, à plus d’un siècle. J’ai découvert une chronique, manuscrite (!), tenue par deux de mes aïeux, Jaelh et Nicholas Bergham, donc. Le papier est un matériau captivant à plus d’un titre, mais très fragile. La boîte avait bien rempli son office néanmoins, et j’ai pu consulter un certain nombre d’écrits en très bon état. D’autres, heureusement très minoritaires, n’ont pas tenu.
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— Jaelh, c’est sous tes yeux. Ce n’est pas là-haut, sous les draps, c’est là, devant toi. Avec les toiles que tu regardes depuis 15 min. Tu ne vois pas ?
— Et bien, il y a une ville qui brûle d’un côté. Et nous deux, d’un autre côté. Je ne vois pas le lien entre les deux.
— Sérieusement, Ja’l…
Nicky se leva, profondément agacé, et plaça les toiles les unes à côté des autres.
— Nous sommes en train de regarder le monde se terminer. Nous ne faisons pas que regarder une ville qui brûle.
— Écoute, je ne vois pas comment tu parviens à déduire cela des deux toiles ! D’un côté, nous sommes représentés, c’est vrai, mais rien ne brûle dans cette toile-là. D’un autre, il y a effectivement une ville qui brûle… mais c’est manifestement une ville antique. Regarde les piliers de ces bâtiments… ce n’est pas notre architecture. Il y a des canaux d’irrigation, mais aucun poteau électrique. Cette ville a plusieurs milliers d’années, ça n’a aucun lien avec nous.
— Et si, Ja’l, ça a bien un lien avec nous.
— Mais en quoi ?
Son agacement était à son paroxysme.
— Tu ne vois pas que ces deux toiles se complètent ? C’est la même palette de couleurs, le même éclairage, le même flou. C’est le même sable au sol. Les mêmes roches. Place-les à côté…
Je m’exécutai. Et effectivement ces deux toiles se complétaient. Comme si nous étions placés sur un plateau en hauteur et contemplions une cité en voie de destruction. Les deux toiles étaient bien en continuation l’une de l’autre. Comment cela avait-il pu m’échapper ?
— Et j’ajoute que le soleil est représenté au-dessus de nous couchant. Il ne se trouve pas dans la deuxième, là où les bâtiments brûlent, et c’est normal puisqu’il ne peut pas se trouver à deux endroits au même moment. Ces deux tableaux n’en sont qu’un seul ! Et tu sais ce qu’ils veulent montrer ?
— Une guerre ?
— Non, Ja’l. Pas une simple guerre. Ou peut-être que si, mais ce n’est pas le point important. C’est la fin du monde. L’Armageddon.
— Comment distingues-tu une guerre de la fin du monde sur une simple toile ?
Je me sentis comme un imbécile. Je ne vis rien, il comprit tout. Sa voix se posa et se fit pédagogue, tout d’un coup.
— Passons sur la scène de désolation totale qui pourrait effectivement faire penser à une guerre. Il y a autre chose dans la toile qui devrait te rappeler quelque chose.
Il me désigna la colline de la deuxième toile, celle sur laquelle était posée la cité.
— Grand-Père nous a montré cette colline à de nombreuses reprises.
Je me rapprochai de la toile. Et effectivement, cela me dit quelque chose, mais impossible de lui retrouver son nom dans l’immédiat. Et d’un coup… les remparts, la cour du palais, la place du marché, je les reconnus.
— C’est la colline de Megiddo…
— « Har Megiddo »… Grand-Père nous a parlé de cette cité construite sur cette colline à plusieurs reprises. Et manifestement, ce n’était pas pour rien. Il disait qu’elle apparaissait dans le Livre de l’Apocalypse. Assyriens, Babyloniens, Hébreux, Égyptiens, Perses ont occupé l’endroit à différentes périodes. Elle a surtout toujours représenté la fin du monde…
— … et c’est du nom de cette cité qu’on a tiré le terme « Armageddon ». Le lieu de la dernière bataille dans les écritures bibliques. La fin du monde. C’est ça que tu as vu bien avant moi. Grand-Père nous a représentés, par une métaphore, en train de contempler la fin du monde…
— Vue de haut, elle est caractéristique. Grand-Père avait de nombreuses représentations de l’endroit. Il est possible qu’il nous en ait parlé dans un but précis.
— Nous préparer à la fin du monde ?
— Je pense, oui.
Les documents dont j’ai pu prendre connaissance ont acquis, dès que mes yeux se sont posés dessus, une valeur particulière, familiale et sentimentale –même si je n’ai jamais rencontré les auteurs – mais à mon sens, et avec un peu de recul, leur portée est même historique.
Et donc, effectivement, cet ouvrage n’est pas de ma main, mais de celles de Jaelh et Nicholas, qui ont eu une production littéraire étonnante. Ils ont écrit à différentes périodes de leur existence, à certains moments clefs : à la fin de leur adolescence, entre 1987 et 1988, au milieu de leurs études universitaires, entre 1992 et 1993, et plus tard, lors de leur dernière année d’études et enfin, pendant leur vie active, mais de façon plus morcelée. J’ai compilé une partie seulement de leur production ici, relative à leur quatrième année à l’Université seulement. Je ne divulguerai pas immédiatement leur première période d’écriture, et je ne suis pas certain d’être en mesure de le faire, car leurs écrits sont parfois brouillons et difficiles à ordonner, même si certains passages sont passionnants. J’ai préféré démarrer par la divulgation de leur production des années 1991 et 1992. Leur style s’est affirmé, leur cohérence également, et certains points laissés en suspens en 1988 sont explicités de façon nettement plus limpide quelques années plus tard. Viendra peut-être le jour où je parviendrai à communiquer sur leurs années au Lycée (NDLR : le Lycée, était, à l’époque, l’établissement scolaire où on achevait son cursus d’apprentissage général, en principe vers 18 ans), mais il me semble plus important de s’attacher à ce qui vient après leur période universitaire, si j’y parviens un jour.[...]"
Mike Bergham
Sortie du roman le 1er février 2026
"L’Armageddon ne sera pas rapide. Il ne ressemblera en rien à une météorite ou une pluie acide, et n’en déplaise aux plus pieux, il ne sera pas non plus le fait de Dieu. Les hommes l’auront accompli seuls."
Mike est né le 19 mars 2097 à New Santiago. Il est issu d'une famille de réfugiés de l'hémisphère nord, qui s'est installée là où elle a pu, après la Grande Destruction.
Son père a pratiqué la médecine avec peu de moyens, et a tenté de convaincre Mike de faire de même. Mais il a décidé de consacrer sa vie à l'écriture, même s'il ne reste que peu de lecteurs à la surface de la Terre.
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mike@chroniquesmegiddo.com
Deux étudiants à Harvard apprennent à maitriser le pouvoir de lire les âmes.
Sortie du roman
dans deux mois
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